vendredi 25 mai 2012

A quai, encore ! (1)

Paumé dans mon livre
sautant du train
ahuri
endormi
et soudain éclaboussé par ton image

Rêve éveillé.
attente surprise événement / inopiné
Faire briller la vie.

ces animaux sauvages nous entourent dans l’instant.
Le monde en a pris un coup :
regards hallucinés
les sourires encastrés dans nos bouches par le désir.
si on tombe qui sait où s’arrêtera la course folle la chute au fond du fond du
gouffre des enfances emmêlées
ma tristesse au miroir de ta souffrance

dents blanches écartelées
ton rictus même plus forcé.
énergie liquide
carapace contre le vide
contre l’ennui
l’immobilité désagrège ta pensée
et donne toute sa place au
creux dans ton ventre.


Voir
tes seins nus
la couleur de tes constellations
et aussi l’arrondi de tes cuisses.
coller ma bouche à cette fleur rouge
me régaler de tes intempéries.
Tout contre cette mort
sirupeuse et lente.


Que faire ? Enchevetré entre l’absurdité du monde / l’incongruité de ta présence
je te préferais de tellement loin.
juste un plaisir charnel
après tout
ce n’était déjà pas si mal

Rien d’autre que
ce coin de bitûme qui fait quai
tu me regardes avec tes cils
pointés vers le ciel
tes yeux perçants carbonisant
toute
ma carcasse fatiguée

je regarde
autour de tes hanches
le désir de toi
ton oeillade éclairée me met à nu
Soudain l’éclair
fulgurant
ton regard
volonté vive
résolution implacable : bousculer le monde
d’une folie soudaine et terrible
et rafraîchissante
J’ai vu venir ton joli nez si près du mien
déjà tu piquais ma joue de ce baiser tendre
ni simple incartade ni assaut brutal
juste une belle insolence amoureuse

Remué chaviré attendri jusqu’au ventre
ton ardeur dévorante a tout fait fondre
il n’y a plus rien de trouble au fond de moi.

je ne suis que fadeur
insignifiance
ne sait pas tenter d’être fou
ni extravaguer aussi loin et aussi fort avec toi.
Ravalant mon désir amer
les breloques de mon coeur transpirant
Ma voracité pour tes cuisses
cette faim immense de toi entière
sourires troublés
langueurs éperdues
belles litanies de mots simples pour parler parler parler
plutôt que se toucher alors que c’était
ce qu’il fallait faire.

L’abdication est une trahison.





Lire le texte original ? (premier jet)

2 commentaires:

  1. c'est beau, quelle sensualité! on attend la suite...

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  2. Merci !
    Pas de suite à espérer pour l'instant, même si c'est une idée...
    Ne pas hésiter à lire l'autre texte ("A quai encore ! 2", juste en dessous) et aussi les textes originaux intitulés "Les Minutes"(avant conversion poétique :-))

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