Salut le Blog,
ce lundi, je n'ai pas tellement envie d'écrire. Alors je préfère te donner une photo de Berlin. Là. J'aime bien ce gars qui franchit le Mur, infranchissable.
Tu aimes ? J'en ai plein d'autres, encore, tu sais...
lundi 30 avril 2012
lundi 23 avril 2012
Le Billet du Lundi : vacances et piratage...
La propriétaire étant en vacances dans un lieu insolite et tenu secret, nous sommes chargés de vous transmettre le message suivant :
"Cher lecteur,Je m'amuse bien dans cette charmante ville de B... Je bois de grandes bières très fraîches et je danse presque jusqu'au bout de la nuit avec mon amie A. (tu sais celle qui ressemble à Skyler dans Breaking Bad, mais en plus petit). En mon absence, mon blog a manifestement été piraté par un ange bourré a qui quelqu'un avait prêté son dictionnaire de rime. J'ai laissé faire, pensant que ça te divertirait. Voilà le résultat : l'inspiration des anges, c'est plus ce que c'était...
Bonne semaine quand même !"
Elle l’embrassa sur les paupières.
Son haleine embaumait la bière.
Il la poussa contre le lierre,
Et caressa sa poche arrière.
Elle répondit sans marche arrière
En pensant à ses vacances à Yerres :
Elle avait vingt ans et de grands airs,
Travaillait comme téléconseillère,
Et d’une beauté nucléaire,
Séduisait même des incendiaires.
Pendant qu’il palpitait sur sa cordillère,
Qu’il dévorait ses montgolfières
Et lui tripotait les jambières,
(On était en vendémiaire)
Elle décida de s’envoyer en l’air.
Elle se fit donc plus familière,
Il lui dit des mots balnéaires
Et, comme assise sur une fourmilière,
Elle jouit d’un orgasme lapidaire.
Son haleine embaumait la bière.
Il la poussa contre le lierre,
Et caressa sa poche arrière.
Elle répondit sans marche arrière
En pensant à ses vacances à Yerres :
Elle avait vingt ans et de grands airs,
Travaillait comme téléconseillère,
Et d’une beauté nucléaire,
Séduisait même des incendiaires.
Pendant qu’il palpitait sur sa cordillère,
Qu’il dévorait ses montgolfières
Et lui tripotait les jambières,
(On était en vendémiaire)
Elle décida de s’envoyer en l’air.
Elle se fit donc plus familière,
Il lui dit des mots balnéaires
Et, comme assise sur une fourmilière,
Elle jouit d’un orgasme lapidaire.
lundi 16 avril 2012
Billet du Lundi : c'est les vacances et je suis malade (et je fais grève)
Bonjour bazar,
Aujourd'hui, on est lundi. Mais pas un lundi comme d'habitude. Un lundi comme un dimanche. Un de ces lundi mou où on traînasse sur le canapé, à regarder des cartes Pokemon en caressant pensivement des cheveux roux, où on lit pour une fois sans se préoccuper du temps qui passe, où de temps en temps un garçon rentre du jardin en criant parce qu'il s'est fait mal quelque part et où on se rend compte que c'est bien tout ce qui peut nous tirer de nos rêveries. Bref, un lundi de début de vacances, où la fatigue s'abat sur vous comme un vautour sur un hérisson mort, comme si le rythme effréné des semaines de boulot n'acceptait de s'arrêter que devant ce temps suspendu, ce vide silencieux, calme et absent qui me laisse rompue, harassée comme jamais... Et malade, bien évidemment !
Alors j'ai décidé, d'un commun accord avec moi-même (et avec mon médecin, mais plutôt à l'insu de son plein gré car il ne sait rien des activités de Juliette) de me mettre en arrêt de travail du Billet du Lundi sous sa forme habituelle. Il n'y aura donc pas de lien, pas de jolies lectures, pas d'actualité... Et même pas d'image. Hé, franchement, il y en a plein le net, alors pour une fois, débrouillez-vous sans moi ;-) !!!
Bonne semaine à tous, et bonnes vacances à ceux qui en ont.
J.
Libellés :
Le Billet du Lundi,
Où je raconte ma vie
dimanche 15 avril 2012
Les Ignorants, Récit d'une initiation croisée. Etienne Davodeau
J'avais beaucoup aimé Un homme est Mort. Les Mauvaises Gens, une histoire de militants m'avait émue aux larmes.
Ce nouveau reportage de Davodeau mis-en-scène-par-lui-même-et-dont-il-est-l'un-des-personnages-principaux m'a ravie. A peine ouvert, par hasard, dans les rayons d'une librairie, j'ai senti que j'allais me dépêcher d'embarquer ce gros bouquin. En deux exemplaires au moins. Pour offrir à des amis, forcément...
Car Davodeau y parle de deux plaisirs immenses qui font que la vie vaut d'être vécue :
D'une part, la création, et le rapport complexe de celui qui crée avec son objet. Les personnages sont dans une constante recherche d'authenticité, de justesse, de sincérité dans ce qu'ils font. Il y a de l'éthique là-dessous, et aussi l'idée qu'on n'invente rien tout seul, et que c'est justement ce qui fait la richesse du processus créatif.
D'autre part, l'amitié, l'échange et le partage autour de deux objets de création que sont le vin et la bande dessinée. Si vous aimez l'un ou l'autre, vous en aurez de toute façon pour votre argent. Et si vous aimez les deux, vous serez comblés !
Car au fil de cette "initiation croisée" entre Étienne Davodeau et son ami vigneron Richard Leroy, on apprend, on découvre, on est fasciné. L'un dévoile son amour intense pour sa terre et la vigne vivante qu'il y fait pousser, avec tendresse et sans pesticide, et la lente aventure de la vinification sans souffre. L'autre apporte avec lui la bande-dessinée toute entière, de l'écriture au dessin, en passant par les rencontres avec les auteurs, l'imprimerie, les salons et les comités éditoriaux.
L'idée est simple et belle, généreuse comme du bon pain. Le dessin, sensible et discret, sert à merveille le récit, parfois un poil naïf ou didactique, mais toujours touchant.
Une bien belle ballade, en 268 pages de noir et blanc (et au moins autant de gris !) sur papier ivoire, de Saint-Malo au Jura, de terroirs en ateliers d'artistes, de petits restos en caves de dégustation.
Avec à la clé, un vrai bonheur d'être vivant. Régalez-vous !
Les Ignorants, Récit d'une initiation croisée. Ed. Futuropolis, 2011.
mardi 10 avril 2012
Les minutes
Minute [1]
J’ai
voulu te dérouter. Ce jour-là je m’étais rêvée folle, fêlée,
fantasque. Être là, pour cette minute entre deux trains, entre deux
existences, au croisement de la tienne et de la mienne. Il y a des
trains plein ma vie, si tu savais ce qu’ils me disent depuis
longtemps tu aurais pris peur, c’est sûr, en me voyant là. Au
lieu de ça, je t’ai trouvé enthousiaste. Saisi, sans doute, mais
radieux.
J’avais
tes dents en ligne de mire, la fleur de ton sourire et tout ton corps
en tête. Mon cœur dans la gorge, et les mains tremblantes, comme à
quatorze ans. J’ai vu sans détour ce que tu regardais. A travers
moi, pour comprendre pourquoi exactement
j’étais
là. A travers mon jean, pour savoir de quelle couleur est ma peau,
s’il y a autant de taches ici-partout que sur mon visage.
Il
y avait du monde qui passait dans ton dos, dans le mien. Nous étions
limitrophes, égarés, reclus, au milieu du peuple du quai, ni
hostile ni complaisant, seulement indifférent à cette histoire de
nous, comme un conte audacieux peuplé de lynx miniatures, qui
traînent par là sans savoir.
Pourquoi
j’étais là ? On ne peut pas mettre là au
féminin, c’est dommage, car j’étais là plus
que jamais féminine. Plus que jamais le personnage de cette histoire
que j’invente à la mesure de nous, celle qui t’attend avec ce
sourire clair, paisible et peut-être fatal. J’étais là pour toi
oui, pour moi aussi, pour me vivre,
franchir les barrières de l’entendement, comme une exquise
excursion en terrain insensé. Pour chercher des folies enivrantes
dans mes tréfonds noirâtres.
Et toi ? Toi tu étais là par
sagesse, parce qu’il le fallait bien et parce que c’était comme
ça tous les jours. Je suis venue faire barrage à ta sagacité, et
aussi regarder tes hanches à travers la toile, imaginer le vallon
qui descend sous ta crête iliaque jusqu’entre tes cuisses et me
repaître de ton visage parce que je n’en ai jamais assez. Il me
fallait cette minute, me perdre dans ton regard pour survivre à une
autre journée morose. J’avais envie de manger tes lèvres et de
glisser mes mains sous tes fringues et sur toute ta peau, de sentir
l’odeur de ton cou juste là sous l’oreille. Me coller contre
toi, bien plus fort que tu ne l’imagines, bien plus serré qu'autorisé sur le quai des gares, quand il n’y a qu'une
minute entre deux trains. J’avais envie d’embrasser tes cils et
l’aile droite de ton nez, d’enfoncer mes doigts dans tes cheveux
sombres et mettre mes seins devant ta bouche pour voir comment ça ferait.
Mais
tout ça n’est pas arrivé. On a mis des mots simples à la place
des gestes déplacés qu’on n’a pas osés. On a parlé, tout et
rien, comme souvent. Lorsque j’ai tenté d’embrasser ton visage,
sans trop savoir ou aller - car où poser mes lèvres, une fois la
résolution prise ? - il fallait encore s’aventurer près de cette
barbe rase, sur les sillons si fins qui glissent la beauté le long
de tes joues. Ton menton, ton cou, ta pommette, comme une photo floue
de ton visage de si près, juste avant l’impact. Je ne sais même
plus si tu as tourné la tête ou si c’est moi qui ai dévié en
dernier recours, en tout cas l’intention était là, et chacun l’a
sentie passer et chacun l’a regardée se faire éconduire en
souriant, cette toute petite intention bizarre, ce caprice
extravagant, envie subite au milieu du
quai et de la jungle urbaine, désir saugrenu de précipiter ma
bouche sur la tienne. Non, il n’y a rien eu, pas le moindre coup de
tonnerre, ni foudre ni fulgurance. Parce que sous l’apparence des
choses il n’y avait rien d’autre que deux humains hagards et mal
réveillés qui se regardent en souriant sur un quai, et que dans ma
tête il n’y a pas plus de folie que dans la tienne, seulement des
fantasmes qui gagnent à y rester peut-être.
La
précipitation est une faute de goût, me suis-je susurrée en
montant dans ce train bondé par le matin. Et j’ai souri, parce que
la malice me tient éveillée.
Minute [2]
J’étais paumé dans mon livre
sautant du train ahuri endormi pas bien et soudain éclaboussé par
ton image, comme un rêve éveillé. Aucune idée de ce que tu
faisais là et pourtant l’impression bien réelle à laquelle je ne
pouvais me soustraire que tu étais là pour moi comme une attente
une surprise un événement inopiné pour faire briller la vie. Comme
si le gris des jours ne pouvait plus être supporté ni par toi ni
par moi ni par tous ces animaux sauvages autour de nous. On a parlé
de rien et de tout et le monde en a pris un coup ce jour-là ne
faisait pas le malin entre nos regards hallucinés et les sourires
encastrés dans nos bouches par le désir. Il ne fallait pas tomber
non c’est trop dangereux si on tombe qui sait où s’arrêtera la
course folle au fond du fond du gouffre de nos enfances
emmêlées de ma tristesse et de ta souffrance celle que je lis si souvent
derrière tes dents blanches écartelées par ton rictus même plus
forcé. L’énergie te colle à la peau comme une carapace contre le
vide contre l’ennui l’immobilité qui désagrège ta pensée et
donne toute sa place au creux dans ton ventre. J’avais envie de
voir tes seins nus la couleur de tes constellations et aussi
l’arrondi de tes cuisses coller ma bouche peut-être à cette fleur
rouge te manger te faire crier me régaler de tes intempéries et
vivre autre chose que cette mort sirupeuse et lente. Tu étais là et
je ne savais qu’en faire enchevêtré entre l’absurdité du monde
et l’incongruité de ta présence que je préférais de tellement
loin.
Que va-t-il arriver maintenant
qui ne ce soit déjà produit dans la vie de
quelqu’un d’autre qui aura souffert ou joui des mêmes
dénouements ? Si c’est utile à quelque chose c’est
le plaisir des sens pas celui de l’âme ou d’une
autre part de nous-même juste satisfaire un plaisir charnel après
tout ce n’est pas si mal après tout y a t-il autre chose
sur cette terre que ce coin de bitume qui fait quai où tu me
regardes avec tes cils pointés vers le ciel et tes yeux verts
carbonisant toute ma carcasse fatiguée. Durant cette minute il n’y
a rien d’autre que toi et tes mains tremblantes que j’avise en
regardant autour de tes hanches et aussi le désir de toi et ton
œillade éclairée qui me met à nu et me convoite en toute clarté.
Soudain j’ai vu l’éclair
fulgurant dans ton regard la volonté vive et la résolution
implacable de bousculer le monde par une folie soudaine et terrible
et rafraîchissante. J’ai vu venir toute ta tête et ton joli
visage si près du mien que déjà tu piquais ma joue de ce baiser tendre qui
n’était ni une simple incartade ni un assaut brutal seulement une
belle insolence amoureuse qui m’a remué chaviré attendri jusqu’au
ventre et dont l’ardeur dévorante a fait fondre ce qu’il restait
de trouble au fond de moi.
Alors je ne t’ai plus regardée
je suis parti par là en me disant que le train t’emporterait qu’il valait mieux que je m’efface devant ton impétuosité car
je ne suis que fadeur insignifiance je ne sais pas tenter
d’être fou ni extravaguer aussi loin et aussi fort que toi. Je
n’ai pas l’endurance de ta déraison ni l’imprudence de
croire en ta fantaisie. Bref j’ai eu honte de moi et peur de toi et
c’est comme ça que je t’ai quittée ravalant mon désir amer et
tout ce qui va avec les breloques de mon cœur transpirant et ma
voracité pour tes cuisses et cette faim immense de toi toute entière
et aussi nos sourires troublés nos langueurs éperdues et nos belles
litanies de mots simples pour parler parler parler plutôt que se
toucher alors que c’était simplement ce qu’il fallait faire.
L’abdication est une trahison
me suis-je dit en m’éloignant et j’ai eu mal au ventre parce que
trop souvent je fuis.
Encore ? Lisez la suite, Les Heures
Encore ? Lisez la suite, Les Heures
lundi 9 avril 2012
Le Billet du Lundi de Pâques : un tout petit tour du web littéraire
Salut bazar,
Un peu débordée en ce week-end pascal, entre la vérole qui s'est abattue samedi soir sur mon ordinateur et le débarquement programmé de quelques ascendants, je t'offre à la va-vite deux très jolies lectures en ligne que j'ai faites cette semaine :
- un grand et beau poème de Kérouac, incisif et presque brutal, trouvé chez Oeuvres Ouvertes
- un texte tendre, sensuel et réussi de @KoliaDelesalle sur son blog A peu près rien. Ou l'on parle d'enfance, de baisers et d'adolescence.
Je passerai en coup de vent sur l’actualité, entre la polémique au sujet du texte de Günter Grass et celle à propos du baptême officiel de la liseuse. Au passage, j'ai bien du mal à comprendre pourquoi un si joli mot pose autant de problèmes. Sans être une ardente défenseuse d'une langue française immuable, je trouve "liseuse" beaucoup plus poétique que "reader". Et pourquoi la technologie ne pourrait-elle pas nous conduire à restaurer de beaux vieux mots ?
Bonne semaine,
J.
samedi 7 avril 2012
Un morceau de roman
Parfois c'est difficile, d'écrire. Même avec la rage au cœur. Même avec la patience. Même avec la détermination, même avec le temps. (Et je n'ai pas tout ça.)
Alors parfois, on ne sait plus où on va, on a envie de faire demi-tour. Ou d'avoir un GPS. D'arrêter d'être à la fois le pilote et le copilote, qui s'engueulent.
Alors j'ai eu envie de vous faire lire un passage. Le début de la troisième partie. Pour voir. Pour savoir.
Ça vous dirait quoi, vraiment, de lire ça dans un roman ?
"C'est un rêve étrange. Il n'y a pas un bruit. Le silence est assourdissant, effrayant. Elle est en haut. Elle surplombe la scène. Une voix grave chante un blues très sombre.
C'est une forêt. Une vraie forêt d'automne. Les arbres, les troncs. Droits, pas très gros, dressés vers le ciel. Gris, blanc, tâchés de marron par endroit. Le bel ocre des feuilles recouvre le sol. C'est une image douce et tellement familière. Une souche. Des feuillus, qu'elle connaît, presque par leur prénom, depuis l'enfance.
Il fût un temps où la forêt était sa maison.
Pourtant, ce paysage est inquiétant.
D'abord, elle survole la scène, à hauteur de la cime des arbres, ce qui n'est pas tellement normal.
Ensuite, il y cet âne mort en plein milieu de son champ de vision.
Il y a des ancolies dans la forêt. Et un âne mort. Et un cadavre. Dans l'âne.
A l'intérieur de l'âne.
C'est à dire que l'âne est ouvert. Sa panse est fendue, comme par un chirurgien habile et particulièrement cruel. Les viscères encore chauds reposent délicatement sur les feuilles, mortes.
Lové à l'intérieur du ventre de l'âne, il y a le cadavre de l'homme qu'elle aime.
Elle ne le voit pas en entier, mais elle sait. Elle sait aussi qu'il va y avoir une enquête de police, et que toutes sortes de choses compliquées vont arriver ensuite.
C'est surtout un rêve angoissant. Ce silence. Cette aimable forêt. Ce pauvre âne, mort.
Et l'homme. C'est lui, celui qu'elle aime. Et à la fois, ce n'est pas vraiment lui. C'est seulement son alter ego masculin.
Un frère. Celui qui jamais n'a existé."
C'est une forêt. Une vraie forêt d'automne. Les arbres, les troncs. Droits, pas très gros, dressés vers le ciel. Gris, blanc, tâchés de marron par endroit. Le bel ocre des feuilles recouvre le sol. C'est une image douce et tellement familière. Une souche. Des feuillus, qu'elle connaît, presque par leur prénom, depuis l'enfance.
Il fût un temps où la forêt était sa maison.
Pourtant, ce paysage est inquiétant.
D'abord, elle survole la scène, à hauteur de la cime des arbres, ce qui n'est pas tellement normal.
Ensuite, il y cet âne mort en plein milieu de son champ de vision.
Il y a des ancolies dans la forêt. Et un âne mort. Et un cadavre. Dans l'âne.
A l'intérieur de l'âne.
C'est à dire que l'âne est ouvert. Sa panse est fendue, comme par un chirurgien habile et particulièrement cruel. Les viscères encore chauds reposent délicatement sur les feuilles, mortes.
Lové à l'intérieur du ventre de l'âne, il y a le cadavre de l'homme qu'elle aime.
Elle ne le voit pas en entier, mais elle sait. Elle sait aussi qu'il va y avoir une enquête de police, et que toutes sortes de choses compliquées vont arriver ensuite.
C'est surtout un rêve angoissant. Ce silence. Cette aimable forêt. Ce pauvre âne, mort.
Et l'homme. C'est lui, celui qu'elle aime. Et à la fois, ce n'est pas vraiment lui. C'est seulement son alter ego masculin.
Un frère. Celui qui jamais n'a existé."
lundi 2 avril 2012
Le Billet du Lundi : quelques babioles numériques... et moi, et moi, et moi !
Hello everybody !
Par moment, je suis tellement fatiguée qu'il ne me reste plus qu'à me jeter à corps perdu dans un billet de blog qui aura au moins le mérite de m'emmener loin de mes tracasseries professionnelles ou autres. Et c'est une douce préoccupation que de glaner ça et là quelques menues écritures qui attirent l'attention, éveillent la pensée, stimulent le goût littéraire, bref ME font changer d'air, car MOI D'ABORD*, d'abord !
Et si ces petites affaires vous plaisent, tant mieux, c'est gratuit, je partage avec un plaisir décuplé, non dissimulé et pas simulé non plus, d'ailleurs... Oooops, je dérape, là, non ?
Bref.
Pour commencer, voici un très très joli texte de Daniel Bourrion, qui a la chance inouïe d'avoir été Robert Smith, et celle non moins inouïe d'avoir le talent de le conter en toute beauté. Coïncidence qui n'intéresse que moi, il a par ailleurs publié en 2003 dans la revue Travers, bijoux parmi les bijoux de papier même si je ne l'ai pas eue entre les mains depuis mes... 17 ans environ ! Une petite photo de Philippe Marchal, dans le Républicain Lorrain, parce qu'il le vaut bien.
Ensuite, je ne peux que vous inviter de nouveau à télécharger le n°1 de Numéritérature Magazine, un ebook dans lequel vous retrouverez une nouvelle de votre serviteuse**. Si vous n'en avez pas encore, c'est donc le moment opportun pour vous acheter une liseuse, surtout s'il vous manquait un prétexte, une utilité, une excuse ou toute autre bonne raison de passer à l'acte.
Il y a aussi cette courte interview de Bret Easton Elis, dont j'ai bien aimé le récent Lunar Park.
Pour moi, il est un peu le pendant américain de Djian (voir la délicieuse série de vidéos où Djian fait l'éloge de l'entertainement à l'américaine, des Sopranos à Breaking Bad, en passant par... Houellebecq !) mais son penchant pour la télévision et son simplisme d'écrivain à succès m'agacent un peu. En tout cas, la dialectique entre littérature et télévision, art intello et art populaire ne me laisse pas indifférente.
Ceci dit, cette pensée pour Bret Easton Elis aura eu le mérite de rappeler à mon souvenir un article de Pacôme Thiellement, qui se dit lui-même -et avec une certaine ironie- "herméneute de la Pop Culture". Un drôle d'entretien qui me plaît parce qu'il rapproche des références comme Les Beatles, Nerval, la série Lost, Led Zeppelin et Twin Peaks, de David Lynch, autant d'objets culturels que j'aime à la folie, tout court et côte à côte !
Et par ici, des photos de la chouette aventure de François Bon à Fontevraud avec Claude Ponti !
Pour finir, un article qui m'a bien fait rire et renoncer en rien !
Sur ce, je m'en vais boire une tisane à votre santé.
* Ça devient une habitude, là, non ?
** Bon sang, qu'est-ce que ça m'agace quand ce déplaisant correcteur orthographique me fait des histoires parce que je féminise serviteur... Franchement, vraiment pas de quoi être fière !!!
dimanche 1 avril 2012
Juliette sur le Net !
C'est pas pour faire la maligne, mais pour ceux qui ne seraient pas déjà au courant, je redonne l'info du week-end : ma nouvelle Jours de Soldes est publiée (retravaillée et améliorée, donc !) chez Numéritérature, dans un joli E-Magazine à télécharger gratuitement.
Sympathique aventure ! Je remercie vivement Willem Heremans de m'avoir encouragée à dépoussiérer cette nouvelle, et de m'avoir offert cette expérience inédite.
Bonne semaine à tous, et à demain pour le billet du lundi !
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