Il faut bien reprendre un jour.
J'ai attendu, pensé à ce moment tous ces derniers jours, repoussé, reculé pour mieux sauter. Et pourtant me voilà au pied du mur. Seule, avec un ordi et un bon paquet d'heures de liberté devant moi, dont je vais devoir trouver la force (le courage-la méthode-l'énergie-la ténacité) de faire quelque chose... C'est vraiment l'angoisse du moment. Certes, cet été n'a pas été très drôle, mais tout s'arrange : des pages se tournent, des inquiétudes se taisent. Et puis août est parti, "on aurait vraiment dit qu'il agitait les mains pour dire au revoir"*, et j'arrive devant septembre. La lumière est belle, je suis reposée, en forme, prête, avec une envie d'écrire plus réelle que jamais, doublée de cette crainte de ne pas parvenir à profiter de cet espace de liberté dont je mesure la rareté. Voilà le nœud : c'est tellement précieux, il ne faut pas gâcher. C'est précisément là que tout se complique !
Par quoi commencer ? Me remettre bille en tête au travail sur le roman me paraît difficile. Comme si le fait de l'avoir laissé en plan depuis trois longs mois l'avait dangereusement éloigné de moi. Comme si j'avais besoin d'un échauffement. Comme si je n'osais plus. Comme si je doutais de mes capacités à mener ce projet à son terme.
Sensation de vertige. "Arrête de palabrer, ne dévale pas la pente, raccroche-toi aux branches" se dit-elle. "Non, non, si je cesse de parler, tu vas voir : je vais me diluer dans les tâches ménagères, disparaître aux yeux du monde, me transformer en fer à repasser ou finir engloutie par la machine à laver... Nooooooon !"
Trêve de cauchemar. Revenons à nos moutons. Admettons que j'aie besoin d'un échauffement. Ou que je me laisse guider par mon envie, pour surmonter cette "angoisse de la préciosité du temps libre", celle-là même qui me pétrifie et me pousse à planifier sans cesse et sans tenir compte de mon désir. Elle est peut-être là, la solution.
Alors que je commençais ce billet avec en tête une liste de textes "à paraître sur le blog", je vais terminer avec ça : pas de planning ! Un mois de septembre au gré de mes envies, c'est tout ce que je vous promets... Tiens, j'ai faim !
*Citation tirée du livre d'Haruki Murakami, Autoportrait de l'auteur en coureur de fond.
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