lundi 26 mars 2012

Le Billet du Lundi (matin très tôt)

Bah oui, quand il fait trop beau le dimanche et qu'on a des vacances à organiser le lundi soir, il ne reste guère que l'aube du lundi pour écrire... Si en plus on est bigrement insomniaque et donc tout à fait réveillée, l'occasion est trop belle. Bref, zéro perte de temps, bonjour tout le monde.

Commençons par le Billet du Moi du Lundi : finalement, après quelques déceptions, je pars  avec Jeannette, dans un endroit tenu secret, et j'en suis bien contente. Ça va être chouette ! 
Là tout de suite maintenant : les oiseaux chantent comme des dingues, et je vais courir. Le seul problème, c'est qu'avec ce foutu changement d'heure, il fait de nouveau nuit quand je vais courir, c'est pénible...

Le premier lien que j'ai envie de vous donner, c'est chez DelphinesBooksAndMore parce qu'il correspond bien à mon état d'esprit printanier

Et puis deux-trois autres trucs qui m'ont plu : 
Le fait que L'Ogressse de Paris mette Jeu et Réalité, de Winnicott en #VendrediLecture, alors que je devrais être en train de le lire et qu'il reste en plan sur ma table de nuit pour cause de murakamisation aigüe. 
Et puis le Gruffalo, parce que chez nous on l'aime aussi :-)

Allez, baskets* et bonne semaine à tous !













*Nouvelle façon de vous dire "merci, je pense à vous, bon courage", tout çaaaaa... Et ci-dessus, une de mes baskets. Elles sont très roses, je sais. Mais en vrai elles sont un peu plus usées...

vendredi 23 mars 2012

#VendrediLecture : 1Q84, d'Haruki Murakami

Je n'ai pas l'habitude de parler d'un livre pendant que je suis en train de le lire. Pourtant, là -VendrediLecture oblige !-, j'ai quand même bien envie de  vous faire partager l'immense plaisir que j'ai à lire ce roman de Murakami.
Une fois de plus, il parvient à nous emballer avec une histoire mi-crédible (histoire personnelle et psychologie des personnages) mi-fantastique. Au pays de Murakami, il se passe sans cesse des choses étranges, et je dois dire que j'adore ça ! En même temps, ce n'est pas du pur délire, puisque le contexte est celui d'une réalité qu'on connaît. Le Japon lui-même en devient moins étranger. Les personnages sont traversés par des émotions et des difficultés qui les rendent attachants. 

Un petit extrait :
"Elle prépara du café et se força à en avaler plusieurs tasses. Puis elle enfila simplement sa robe de chambre et retourna s'allonger, passant le reste de la matinée au lit à contempler le plafond. Elle n'avait envie de rien faire. Seulement regarder le plafond. Il n'y avait là rien d'intéressant, mais elle n'allait pas se plaindre. Les plafonds n'étaient pas faits pour distraire les gens. Le réveil indiquait midi, mais elle n'avait absolument aucun appétit. Les moteurs des motos et des voitures résonnaient encore dans sa tête. C'était sa première vraie longue cuite. 
[...] Tout de même, jusqu'à quand est-ce que je continuerai à faire des choses pareilles ? se disait Aomamé. Enfin, jusqu'à quand est-ce que je pourrai continuer comme ça. Je vais avoir trente ans. Bientôt, la quarantaine va me tomber dessus."

Murakami est un écrivain extrêmement pertinent, il sait mettre la vie dans des mots. Et en plus, ce roman est captivant, mystérieux et - quel bonheur - long !

jeudi 22 mars 2012

Je précise que je ne laisse plus ma culotte sur la table de la cuisine (où alors rarement)

Je viens de le retrouver et j'ai soudain envie de le partager...
Petit poème de ma mère, à mon sujet (bah oui, c'est un blog, faut bien que ça reste un peu nombriliste, quand même !)

Trois abricots près du téléphone
Elle est là...
La culotte usée sur le gravier,
Posée sur la télé.
Ses petits souliers sur la table
De la cuisine,
Elle est là... 
  
Petit désordre de mon cœur,
Elle pose sa tête sur mon épaule,
Attend le chat
Dans ses câlins,
Voyage la nuit
Au train des monstres,
Et promène l'insomnie
Dans mes bras
Dans mes draps
Elle est là...
Sa chaleur rose
Dépose
Tendresse
Sur la peau
Du corps
Que je croyais mien
Et qu'elle me vole douce...
Le chat revient,
Le chat s'en va...
Elle est là... 
 
Ouvre sa bouche
Au belvédère des mots
Et dessine en riant
La vie un peu plus belle.
Elle cause,
Elle ose,
Elle est rose,
Et blonde
Ou rousse
Elle est là...
Cartable porté par la pluie
Larme du matin
Longues boucles emmêlées
Sommeil blanc comme la neige
Ou comme un cahier neuf
Elle est là...
Trois abricots sur la télé
Sa culotte sur la table de la cuisine
Petits souliers près du téléphone....

Martine Tatu-Verdot, 1984 (tous droits réservés)


lundi 19 mars 2012

Le Billet du Lundi : quoi de neuf, à part le Salon du Livre ?

Oui alors bon : tout le monde veut racheter Flammarion. Média Participations, Gallimard, Albin Michel, et maintenant Acte Sud, ainsi que tout un tas de requins (= fonds d'investissement). On a compris. Pas très poétique tout ça. Quoi d'autre ? 
A part ça, c'est le Salon du Livre. Et je n'y suis pas allée. J'étais déprimée et personne ne m'y attendait, alors j'ai préféré ruminer chez moi plutôt que d'aller me changer les idées Porte de Versailles. Oui, je suis comme ça, parfois.
Bon ok, si vous prenez cet air interrogateur, je me sens obligée de vous raconter : je ne suis pas allée voir Russel Banks au Salon du Livre à l'occasion de la sortie de son dernier livre parce que je me suis rendue compte au moment de partir que nos vacances à Berlin venaient d'être tout simplement écrabouillées par l'absence de pièce d'identité des marmots. Pièces d'identité que nous avions prévu de faire faire dès le retour des dernières vacances en Corse, d'où on avait failli revenir sans les enfants... Et qui ne sont toujours pas faites !!! 
Bref, un grand moment de solitude qui m'a siphonné l'enthousiasme au point de laisser l'un des mes auteurs favoris à son triste sort, sans même aller lui coller la bise. Enfin, je pense que d'autres sont allés le faire à ma place. Mais quand même, je regrette vachement. Pfff. 

Depuis je me suis un petit peu remise de mes désillusions et vous ai trouvé quelques petites choses à déguster sur le net : 
- deux bons articles à propos des liseuses, ou pourquoi on aime lire en numérique.
- à propos de la lettre ouverte du Syndicat National des Éditeurs aux candidats à la présidentielle, par Numeritérature, toujours synthétique et agréable à lire (décidément, un compliment par semaine pendant 3 semaines, ça ressemble à des éloges régulières, non ;-))
- un billet de François Bon, qui redit pourquoi il est si bon d'avoir une liseuse et un autre où il raconte sa vie d'éditeur et ça a l'air vachement compliqué.
- Énorme : VendrediLecture est dans la Presse !
- une jolie photo de mon vieux pote Florent, perdu de vue depuis le lycée.
- Et Paumadou qui sort un polar chez Numériklivres. Je ne l'ai pas lu, mais un jour ou l'autre, ça viendra. En attendant, si quelqu'un veut le lire et me dire comment c'est, je suis preneuse !
- Une émission sur les Geeks, pour ceux qui en sont, et les autres ! Le 28 avril c'est loin... Mais l'idée m'a bien fait rire.
- Et sur e-Pagine, une bonne nouvelle pour le catalogue numérique : les éditions Viviane Hamy en numérique. Ouf, du Vargas pour les vacances...

Bonne semaine à tous !



lundi 12 mars 2012

Le Billet du lundi : liens de la semaine et débordement d'activité

Bonjour, 
en résumé, aujourd'hui, je manque de temps. Trop d'activités en même temps, trop d'envies, trop de projets, de choses à réaliser, avec urgence, presque comme si j'allais mourir demain. En gros, un job, une formation, un mémoire, une reprise d'études à organiser pour l'an prochain, un blog à faire vivre, un roman à écrire, deux enfants à faire grandir et un homme à aimer... C'est du boulot. Très plaisant, certes, mais très occupant, aussi.  

Alors, vite-fait-bien-fait, et parce que certains ont trouvé la formule pas mauvaise, quelques liens et actualités qui ont attiré mon œil affairé ces derniers jours : 

Pour commencer, un mot sur la mort de Moebius, immense auteur de bande dessinée qui a cassé sa pipe samedi 10 mars 2012, abandonnant à leur triste sort des milliers d'amateurs de BD, dont l'homme qui partage ma vie. J'avais lu l'Incal il y a fort longtemps, qui m'avait laissé un souvenir lumineux. J'ai plus récemment dégusté avec grand plaisir la très belle expo de la Fondation Cartier pour l'Art Contemporain. L'Ogresse de Paris y consacre un article elle aussi.  




A propos de LA sortie numérique* de ces dernières semaines, que je vais lire dès que la vie m'en laissera le loisir : La pile du pont, d'Audrey Betsch, je vous propose une belle critique par Numéritérature. Décidément, j'aime bien le nom  de son blog, et Willem Heremans a une grande qualité, celle de la mesure. Du coup, sa lecture du dit bouquin est intéressante, à la fois personnelle, étayée et éclairante. 


 

Beaucoup plus mesquin, les derniers bidouillages de nos grands magazines de littérature qui s'étriperaient presque pour un entretien avec Murakami

Enfin, un court billet d'Olivia Billington qui ne dit rien de révolutionnaire mais que je partage suffisamment pour vous le faire lire.

Et pour les filles, n'oubliez pas de visiter le blog de Merci Giroflée, alias mon amie de toujours qui pratique la couture avec goût, frénésie, sagesse et succès ! 



*Bah oui, j'en vois parler partout sur le net... Ça se dit, ça "j'en vois parler" ? Parce que je peux pas dire "j'en entends parler" car je n'ai rien trouvé d'audible à propos de ce roman, mais beaucoup d'écrit lu, pour l'instant...

vendredi 9 mars 2012

Philippe Djian et moi, ou mon adolescence littéraire.

Je crois que Djian est l'un des rares auteurs dont j'ai presque tout lu. Le fait que ses personnages soient très souvent des ados ou des écrivains n'y est pas étranger. Et je ne peux pas parler de cet auteur sans parler de moi.

Commençons par ce que je n'ai pas aimé : 
- la série Doggy Bag, un peu sur le principe, parce que je n'ai pas apprécié qu'il veuille concurrencer la télé (c'était explicite dans son discours). Je pense que la littérature a autre chose à faire. Et aussi parce que le résultat n'était finalement pas très intéressant. 
- Impardonnables, que je n'ai pas réussi à lire, sans doute parce que j'ai perdu le goût de son écriture, et que j'ai trouvé l'histoire trop insoutenable. 

Ce que j'ai aimé, maintenant. 
J'ai énormément lu Djian à l'adolescence. A certains moments, je crois que j'étais totalement imprégnée de l'état d'esprit "rock années 80" des personnages (rebelles, artistes, adolescents, dingues, subversifs et souvent paumés, pour aller vite). J'ai dévoré Bleu comme l'Enfer, Maudit Manège, Échine, Zone Érogène, et bien sûr l'immense 37.2° le matin avec cet enthousiasme et cette avidité qui me laissent penser aujourd'hui que c'était autant un apprentissage de la vie qu'un plaisir de lecture. Ce sont ces romans qui ont fait germer en moi l'idée qu'un jour ou l'autre j'écrirai à mon tour.
Par la suite, Sotos et Lent dehors, (que j'ai adorés) -et dans une moindre mesure la trilogie autour de la Sainte Bob- sont des lectures où j'observais le travail de construction des romans, et qui m'ont amenée à me projeter dans une peau d'écrivain.
Et puis, j'ai grandi en continuant à lire ses livres dès leur sortie, avec le sentiment que Djian vieillissait. Quand on a lu autant de livres du même auteur, une sorte de connivence s'installe, on a l'impression de le connaître de près. Ses romans sont devenus à mes yeux plus construits, plus aboutis que jamais. Ça, c'est un baiser et Vers chez les Blancs sont des bijoux que j'ai lus au tout début de la vingtaine, et qui sont pour moi le sommet de son travail.

Enfin, j'ai lu certains de ses romans récents (Frictions, Impuretés) avec attention et plaisir, sans m'ennuyer vraiment, mais sans ressentir autant d'émotions qu'auparavant... Et si j'avais vieilli ?


Edit : Depuis la rédaction de ce billet, j'ai regardé le documentaire "Empreintes" sur France 5, qui lui était consacré (le jour même !). A voir en VOD sans hésitation (Juliette Binoche a juste quelques problèmes avec son nez, rien de grave :-/). 

lundi 5 mars 2012

Le Billet du lundi : grosse fatigue et liens du week-end.

Bon d'accord. C'est vrai, j'ai été un peu optimiste en annonçant que j'allais désormais trouver des trucs à raconter tous les lundi soirs. Surtout qu'en vrai, je suis terriblement crevée. Mais bon. Un engagement est un engagement, et puis au final je sais que ça va quand même me distraire. Quoique, j'ai peut-être plus besoin de sommeil que de distraction, là tout de suite. Bref. Passons. 
Alors en fait, je vais plutôt faire le tour de ce que j'ai lu d'intéressant ces derniers jours. Et on va même décider* que je pourrai faire ça à chaque fois que j'aurai mal dormi dans la nuit du dimanche au lundi.**

Alors, par où commencer ? (pas ma vie, ma visite, rhôôô...)
Par Numéritérature, forcément : un article fort synthétique qui reprend les news du livre numérique, c'est bien pratique, non ?
Ensuite, cet excellent article de fond lu chez Basta ! Nous, les enfants du web. Vous vous y reconnaîtrez peut-être... Ou pas, mais en tout cas, l'analyse de ce jeune polonais ne peut pas vous laisser indifférent.
C'est marrant, mais sous certains aspects, elle me fait penser à ce bouquin de Jean-Paul Gaillard qui parle de la nouvelle génération comme mutante. Un peu provoc et pas toujours étayé, mais quand même assez passionnant.
Et puis bien sûr, vous ne passerez pas à côté de la dernière arnaque numérique en date, chez ActuaLitté (incontournable site de nouvelles du monde littéraire, comme son nom l'indique). 

Voilà, j'arrête ici ma balade, vous avez déjà de quoi faire. 

Finalement, c'est peut-être une bonne formule, pour le lundi ? Vous en dites quoi ?


Notes (dont l'augmentation est inversement proportionnelle à mon temps de sommeil) :
(*) L'avantage d'un blog, c'est que c'est démocratique seulement quand je le veux bien. Donc là, par exemple, c'est du despotisme éclairé : je sais que ça vaut mieux pour vous.
(**)  Oui, l'autre avantage d'un blog, c'est que je peux aussi décider de vous raconter ma vie.

vendredi 2 mars 2012

#VendrediLecture : Shutter Island, de Dennis Lehane

Si vous ne l'avez pas encore lu (et que vous n'avez pas vu le film), vous avez la chance immense de pouvoir encore profiter d'une excellente lecture. 
Certes, il faut aimer les thrillers. Certes, c'est pas très lumineux, ni rose bonbon, ni franchement frais, frais, frais... Mais l'intrigue est une énorme réussite, car Dennis Lehane est un scénariste brillant. 
C'est aussi un écrivain d'une grande finesse. Il suffit de voir le film après avoir lu le livre, pour comprendre qu'un tel art du détail n'est pas donné à tout le monde. Pour saisir que, finalement Scorsese - ses décorateurs surtout- n'ont eu qu'à suivre les indications, très précises, données par l'auteur. Les descriptions sont très présentes mais ne surchargent pas la lecture. 
Les personnages, très travaillés, sont tour à tour attachants et angoissants... et la fin vous réserve une surprise magistrale !
Un bouquin dont on ne ressort pas tout à fait indemne. 
Et si vous l'avez déjà lu, n'hésitez pas à lire les autres de Lehane (Mystic River, Un dernier verre avant la guerre, Gone, baby gone, Sacré, etc...)