vendredi 7 octobre 2022

Il y a une guerre derrière la ville

 (vidéo en regard du texte)

Ô nos reflets fantômes

images fausses de vie

vous nous brûlez le ciel

faites de porcelaine

les arbres

vous mordez les nuages

de dents acérées

en griffes d’immeubles


Ô reflets fantômes

tombez

un voile de mercure sur la ville

qu’un brasier défenestre


Ô course du ciel clair

aux crêts aigus des tuiles

je vous vois ci-pleuver

ravaloir

broire

vampiriser l’histoire

Netteté de parloir

eaux qui descendez les rues

la ville vous crève

en pastels éprouvés

les volets

turbans fanés des toits

cheminées les fusils

il y a une guerre derrière la ville

des violences cachées

dans les reflets

dans les lueurs

des salles de colère

comme salles d’attente

les vagues d’épouvante

et des bombes

des bombes tombées du ciel

au printemps

à l’été

des bombes qu’on allaite

aux vibrations du monde

ici les reflets calmes

les gens tranquilles

au dessous les bombes

les cartouches

les noirceurs

les armures


Ô fantômes des reflets

vous savez nos ardeurs

d’humains à la débauche

vous devinez les tranches

les atomes

les charniers

les armes libres

le sang qui coule des femmes


Vous savez nos fontaines

nos empoisonnements

les calvaires

nos protestations

les baignoires de sang

nos replis

les mains dans le sommeil

nos mains oublieuses

et les peaux qui restent


Le placard blanc des mots

les lampes menteuses

les moires trompeuses des images

le baiser du serpent de la parole


Ce qui est là

Reflets Ô nos fantômes

n’est jamais que le tremblement des âmes

de ceux qui sont morts

âmes blanchies comme os de sèches

qui font frontières à nos rivières lisses


Les bienséances Ô cruautés

nos maladies de vide

nos lèpres de métal

nos bourbiers nos biens nos bourbiers nos biens nos bourbiers nos biens nos bourbiers nos biens nos bourbiers nos biens nos bourbiers nos biens nos bourbiers nos biens nos bourbiers nos

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