vendredi 26 janvier 2018

Ce son là

NUIT

Le grognement du bus.
Les volets qui grincent et grincent et susurrent milles phrases ininterprétables
Et jamais ne claquent.
Le sommeil intraitable
Et l’homme
Qui ronronne

Ce son qui n’est plus là

« C’est dur de se détacher par habitude »
Et aussi de faire le portrait d’un oiseau
Surtout en pleine nuit.

MATIN

« Qu’est-ce qui s’envole en premier ? »
« Qu’est-ce qui est jaune et qui... »

Ce son. Qui n’est plus là

Et le soupir du camion qui pompe
En tressaillant sur ses pieds-pneus
La trompe pleine
« On dirait un éléphant ! C’est quoi dans l’trou ? »

Et ce son qui n’est plus là.

GRAND JOUR

Le rayon franc qui brûle la peau
Lumière en trop. Filtrée à travers peau
Là où le battement est si proche.
Grosse caisse molle et prometteuse
Est-ce que son ventre étouffe le cri des pneus sur la route ?
Est-ce que le son de son sang prend le dessus dans son dedans ?

Ce son qui n’est plus. Là.

SOIR

Les « papa » qui t’appellent dans la rue.
Comme si le temps n’était pas passé.
Le lapin en peluche a préféré se taire.

Et ce son. Qui vient. Là.


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