J’évide je fais
le vide.
Évider un poisson
pour le manger sans son intérieur.
Évider, c’est
toujours prendre l’intérieur.
Le pochoir qu’on
évide pour laisser passer la couleur.
Alors le vide
devient le dessin.
Évider, c’est pas
mal. Ça fait moins.
Et si j’évidais
ma vie ? Je pourrais lui enlever l’intérieur…
Est-ce que
l’intérieur de ma vie, c’est ma vie intérieure ?
Dans ce cas, NON.
Mais si on pouvait
évider la vie du superflu ? … Enlever les viscères de la
vie ?
Pfff… Reprenons.
Un. Le poisson. Ses
viscères.
Deux. Le pochoir. Le
morceau de carton.
Trois. La vie. Les
nouvelles idiotes sur les téléphones. Les chiens écrasés...
Aussi les
hérissons ? Ah ben non pas les hérissons, c’est joli les
hérissons.
Les hérissons
écrasés, pas tellement.
Bon, d’accord :
on garde les hérissons.
Continuons. Évidons,
évidons :
Les conversations
banales (pas toutes, certaines sont sympathiques)
Les conversation
fausses.
Les phrases qui
tombent à plat (ventre).
Les choses qu’on
attend que l’autre dise et qu’il ne dit pas. Et à la place il
dit une grosse bêtise.
Évider la vie de ce
qui n’est pas soi.
Revenons au pochoir.
Ce qu’on enlève c’est ce qui dessine, en creux, ce que va être
le dessin.
Alors pour la vie,
il faut quand même faire attention. Quand on évide : penser à
ce qui va rester, quelle forme de vie ça va donner.
Parce qu’avec un
poisson sans viscères, pour peu qu’on ait un barbecue, on n’est
pas mal.
Mais avec une vie
mal évidée, ou pire, une vie éviscérée, on fait quoi au juste ?
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