Avec toi on se promènerait à la ville
On verrait les choses pas pareilles
On ferait un crochet par une autre part de nous même
De nos longs doigts un uppercut délicat au nez du réel
à ce qui nous terrasse
à ce qui dans nos plaintes nous relie
On fuirait les litanies du monde finissant
Éclatant et renouvelant les sociogrammes
les réseaux
les tissages de gens entre eux
Un beau déhanché du dimanche
On pourrait suivre une voie lactée
Des ombres fuyantes aux sols
Traces de pas dans le lait du ciel
Un ciel bitume où l’on marcherait
Tenant avec nos jambes nos mains
Tenant avec nos mains nos jambes
Nos ossements
Nos souffles hésitants
Le ruban coloré du réel
Ce qui lie relie attache
Aux images le noir
et les grandes âmes des trains
Les grandes âmes des vitraux
la courte respiration d’une église romane
Et des ombres fuyantes aux pieds des murs
La tienne la mienne les nôtres
celles des autres
Des pétanquistes levant au ciel les bras au ciel les bras au ciel les bras au ciel
On s’emprisonne parfois de pas grand-chose
des alcools de supermarchés
des vitres sales et des coups de bâton
sur des princesses refroidies
Le brillant d’une musique de métro ne pourra pas tout sauver
il y aura des pertes
des visages se perdront
des bébés se perdront
des mains des doigts mourront
les courses ne seront pas faites
le repas ne sera pas cuit
Quelqu'un a cueilli les cœurs des hommes en bouquet
c'est pour offrir sans doute
compensation aux femmes pour leurs abnégations de tout
et ce ne sera jamais assez
maintenant quelqu’un doit aussi plier la mer et le ciel comme deux draps
et les ranger dans une armoire
Dieu
ce sera le minimum
Le minimum en sautillement de rue
le minimum en clous plantés dans nos dos humains
en flottaison dans les bruits absents de la ville
Où vont les femmes qui disparaissent ?
Le minimum un chien enfant qui
regarde
Des parents qui ralentissent
ils pensent à leurs petits
et des lumières de fête
des cauchemars de fête
des poètes disparus
des musiciens perdus
Le ruban coloré du réel
Ce qui lie relie attache
Aux images le noir
et les grandes âmes des trains
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