mercredi 22 mai 2019

Artalburite #1

19/05/19

Je m'installe à mon second bureau, celui pour écrire. Je prends le livre de Lyotard, La condition post-moderne, une grande inspiration sérieuse, et un stylo. Je suis en train de relire les premières pages de L'aide à l'emploi de Pierre Barrault, je me tords de rire. Je prépare un atelier d'écriture à partir des premières pages de l'Aide à l'emploi. Jean-François Lyotard me tape sur l'épaule avec son index dur en disant : "sur quoi repose la légitimité du discours de Pierre Barrault ?" Je pense que ma peau est en train de rétrécir. Je ne suis pas sortie de Pierre Barrault. J'essaie de sortir de mon bain. Je m'aperçois que je ne sens pas bon. J'ai des pustules violettes sur tout le corps. Je pars courir. Je me croise en train de rentrer. Je me retrouve dans un verre d'eau très froide. J'essaie de m'échapper mais Jean-François Lyotard a mis sa main au dessus du verre. Il me regarde. Il a le même visage que Pierre Barrault, le nez au milieu du front et les sourcils juste en dessous de la bouche. Je suis sur l'Astrolabe en plein naufrage. Je me fais dévorer par le Comte de la Pérouse, converti au cannibalisme. Mes pustules violettes se sont transformées en perruches jaunes et vertes. Je n'ai toujours pas fini Lyotard. Je me demande ce qui va se passer si je lis un deuxième livre d'Anne-James Chaton. Et un autre de Guillonne Balaguer. Mon médecin me conseille d'arrêter Pierre Barrault. Il me donne de la nourriture pour les perruches. Je me demande si je ne devrais pas arrêter de lire. Me lancer dans le macramé, à la place. Je sors dans la rue et je croise Pierre Barrault. Il sent mauvais et a des pustules bleues sur tout le corps. Je cours me réfugier chez moi, je pratique le macramé. Jean François Lyotard me sert un verre d'eau très froide. Il y a quelqu'un à l'intérieur. C'est Pierre Barrault. Je suis soulagée que ce ne soit pas moi. Je vais mieux. La nourriture pour les perruches commence à faire son effet.

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