30/05/19
C’est mon anniversaire.
Jean-François Lyotard m’offre un carnet sur lequel il est écrit
Discours de légitimation des croquettes pour chats. Je décide d’y
faire le récit de mes aventures avec les perruches. Je m’installe
à mon second bureau, celui pour écrire. Je suis dans la cuisine.
Pierre Barrault est couché sur un tas de petits serpillières
humides. Il ronronne. Mon mari rentre du travail. Je retire mon
tablier, Chéri, le repas est prêt. Il me répond Tu as vu, je t’ai
offert un chat. Moi : Ce n’est pas un chat, Chéri, c’est
Pierre Barrault. Lui : Ah, mince, ils ont du se tromper, à
l’animalerie. Nous dégustons le dîner qui est trop cuit, j’en
rougis de honte. Les cicatrices des perruches me font mal, elles
chauffent. Mon mari sort pour tondre la pelouse. Je nourris Pierre
Barrault, qui semble préférer la pâtée aux croquettes. Il miaule
de satisfaction pendant que je le grattouille sous le menton. Ses
moustaches sont juste sous son front et ses yeux ont pris la place de
ses oreilles. Il a une ligne de petites oreilles de chat dressées le
long de sa colonne vertébrale, comme ces dinosaures en plastique
qu’on trouve à la jardinerie. Je le trouve très amusant, mais pas
très pratique à caresser. Je prépare un nouveau rôti, je le
recouvre d’une poudre orange malodorante. Je suis à mon bureau
pour écrire, Émile Zola tape au carreau mais je refuse de lui
ouvrir, il y a déjà trop de monde dans la maison. Je mets une crème
à base de carotte sur mes cicatrices de perruches. Il frappe plus
fort, je lui fais non non non avec mon index. J’en ai un peu marre,
de ces histoires. Pierre Barrault arrive sur le balcon, il retrousse
les babines et fait le gros dos. Avec ses oreilles dressées il est
effrayant et grogne Emile Zola qui s’enfuit à toutes jambes. Je
suis dans la cuisine, je lave le rôti avec une éponge et du produit
vaisselle. Puis je l’arrose de vinaigre blanc et le glisse dans la
machine à laver, à 250° pendant 45 minutes. Puis il me faut
ramasser les crottes que Pierre Barrault a laissées un peu partout.
Je le gronde gentiment. Il me répond Oh ça va, elles ressemblent à
des crottes de lapins, et marmotte dans sa barbe, C’est pas la mort
non plus. Je vais à la jardinerie, je lui achète un grand chien
rouge brillant en souvenirs de nos aventures. Ils semble très
satisfait et s’endort sur des serpillières. Elles sentent la
lavande. Je remonte à mon second bureau, espérant écrire enfin
paisiblement.
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