Le mercredi 8 mai fût totalement pluvieux. Une belle occasion de se lever tard. En me levant je pensais écrire, je pensais à tout ce que je voulais écrire, ou plutôt à tout ce que j'avais à écrire. Et puis j'ai passé la journée à travailler, à travailler pour le travail rémunéré, j'entends : un cours à préparer sur la notion de transfert dans la relation éducative, et les derniers ajustements pour le quatrième jour de la formation sur l'écriture, vendredi.
Parfois écrire c'est ne pas écrire. Je lâche prise un peu, je suis moins raide, moins dans la tension du vouloir faire. Dans quelques semaines je serai quasiment débarrassée de mes derniers chantiers de travail avant l'été, je pourrai prendre du temps. Alors je suis plus calme.
Et quand je dis que j'ai travaillé toute la journée, ce n'est pas tout à fait vrai : il y a eu plusieurs sessions de bagarres-câlins avec F., qui en est friand en ce moment, et je dis rarement non ; j'ai aussi pris le temps d'organiser un peu mon séjour près de Poitiers en juillet, pour l'atelier "de la voix des mots et du son" qui sera animé par François Bon pendant le festival Rencontres d'Archipels. On a réservé un gîte à plusieurs avec les copin.e.s des ateliers du Tiers Livre et ça, c'est drôlement chouette.
Je voulais aller au cinéma la semaine dernière, j'ai même demandé des idées de films sur fb, et finalement on n'y est pas allé. Enfin, si. On est allé voir le Dumbo de Tim Burton, en famille, mais je l'ai moyennement apprécié, je ne m'attendais pas à une copie aussi précise du dessin animé. Pour le reste, je me suis dit que le ciné c'était bien à la maison aussi. Une flemme inouïe me retient de sortir quand ce n'est pas absolument nécessaire : pour les courses, pour le travail ou pour courir dans la campagne. L'envie de sorties citadines me reviendra bien assez tôt, avec la chaleur, avec l'été. Ce soir on a regardé un film de Lubitsch, Rendez-vous - The shop around the corner - de 1940. Noirs et blancs sublimes, précision des dialogues et beaucoup d'humour. Curieusement, les personnages parlent de leurs problèmes de fric, de ce que coûte ceci et cela, de leur crainte du chômage. J'ai fait une petite sieste pendant le film mais je me suis régalée.
Sinon, je poursuis les lectures parallèles. Thérèse Raquin est déjà un vieux souvenir. Je me réjouis de lire l'Aide à l'emploi après Clonk, c'est vraiment jubilatoire ce que Pierre Barrault s'autorise avec le langage. Mes insomnies sont toujours peuplées par les personnages puissants d'Hédi Cherchour dans ses Nouvelles de la ferraille et du vent. J'ai aussi commencé L'Affaire la Pérouse, d'Anne-James Chaton, qui me donne envie de le lire à voix haute tout entier. J'ai de plus en plus envie de faire des vidéos de lecture à haute voix. Lire les textes d'autres c'est peut-être moins engageant. J'ai aussi craqué pour Elle regarde passer les gens, du même AJ Chaton, parce que j'ai été complètement happée par le peu que j'en ai lu, et c'est encore la faute de François Bon. Comme je pensais offrir les deux livres de Chaton (après les avoir lus), j'ai aussi acheté, pour moi, Elles en chambre de Juliette Mézenc. Mais finalement je ne sais pas si je vais avoir envie d'offrir les deux autres. En tout cas, je me suis rendue compte seulement en rentrant que Elles en chambre et Elle regarde passer les gens se dialoguaient drôlement : Juliette Mézenc y parle des lieux d'écriture de femmes écrivains (dont Monique Wittig, encore une lecture à venir, les Guérillères sort en poche en septembre, j'attendrai), tandis qu'Anne-James Chaton saisit le quotidien de treize femmes célèbres qu'il rend anonymes. Ce sera parallèle encore. La construction du bouquin de Juliette Mezenc m'intrigue, il y aussi des textes d'auteures contemporaines qui parlent de leurs lieux d'écriture et à la fin des liens hypertexte, j'ai vraiment hâte.
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